| Monsieur Marcel LAPRAILLE La mort n’a que faire de l’inachevé. Elle frappe sans retour possible, sans offrir de chance de rachat. Nous attendons toujours d’être devant le cercueil pour faire le bilan.
Marcel,
J’ai eu l’occasion de te rencontrer il y a un mois. C’était, sans le savoir, pour la dernière fois. Entre deux verres, tu me parlais de ta famille, tes enfants et tes petits-enfants. Ton regard reflétait cette fierté toute légitime d’être un père, un grand-père comblé et heureux. Tu me racontais cette force qui te poussait encore à t’occuper des quelques bêtes de ta ferme.
Marcel, tu symbolisais toutes les devises de ton club. Depuis toujours, tu incarnais l’émerveillement des dirigeants du club et tu suscitais l’admiration de tous les supporters. La racine de cet émerveillement résidait également dans ta fidélité et ta façon de servir tes couleurs. Il ne nous est pas possible d’oublier ton attachement, ta passion à la cause des « bleu et blanc ». J’en ai pour preuve ces discussions que nous avions quand tu manifestais ta désapprobation à l’encontre des décisions prises lors de la rencontre. Tes propos devenaient durs mais toujours empreints d’une grande courtoisie. Les petits conflits que nous avions n’étaient pas insurmontables. Les divergences de vue ne portaient que sur l’aspect sportif et tout rentrait finalement dans l’ordre. Une des forces de notre football, n’est-ce pas la libre expression de chacun ?
Le rideau est tombé. On ne veut pas y croire. Outre la qualité des rapports humains qu’il t’aura été permis de tisser, le dévouement dont tu as fait preuve pour tes couleurs, la richesse que tu as nourrie et développée au cours de ta vie dans ta famille et dans le club de Compogne, font aujourd’hui la richesse de ton souvenir qui te gardera présent parmi nous.
Je présente à Daniel, à sa famille tous mes sentiments de condoléances émues.
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